LE LIVRE VERT
A la veille de la célébration du centenaire d’Eusko Ikaskuntza, un diagnostic ou un projet sur les territoires basques est en cours ces dernières années. Ce projet comprenait dans un premier temps l’écriture du Livre Vert du Pays Basque, pour établir un diagnostic partagé sur la territorialité. Dans ce diagnostic, entre autres, il est affirmé que notre pays a besoin d’un nom convenu. Selon Eusko Ikaskuntza, il est dit dans le Livre Vert que « nous utilisons les appellations habituelles (« Euskal Herria » en basque et « Vasconia » en castillan), mais le passage du Livre Vert au Livre Blanc nous a donné la possibilité de pouvoir défaire ce noeud et de débattre sur le nom lui-même ». De plus, le Livre Vert réfléchit en plaçant le Pays Basque dans le monde global et analyse quels sont les outils nécessaires pour le situer dans cette période et dans ce contexte.
Le livre vert a deux objectifs principaux : d’une part, compléter une carte sur les concepts de territoire et de territorialité à travers le monde, et d’autre part, compléter un diagnostic actuel sur la cohésion des territoires basques. Ce travail a voulu préciser et décider de la définition des concepts actuels quand on parle de territoire, avec la création d’une équipe pluridisciplinaire et de façon participative. Ils ont donc accordé de l’importance à la recherche d’un consensus sur la terminologie. Après avoir fait cela, ils ont fait un diagnostic complet de la situation des territoires basques. A cette fin, ils ont créé cinq séminaires dès le début, et quelque 150 personnes y ont participé, notamment des universitaires, des acteurs sociaux, culturels ainsi que des citoyens-nnes. Lors de la mise en place de ces groupes de travail, ils ont réuni des sensibilités différentes et ont pris en compte la territorialité. Ils ont également fait des forums en ligne pour que toute personne puisse faire des contributions.
Concernant le Livre Vert, il est divisé en quatre parties. Dans la première section, les bases pour la cohésion des territoires basques sont analysées, plus précisément l’histoire, la culture et la volonté. Entre autres, dans cette première section, il souligne « la nécessité de découvrir profondément le réseau de partenariats et d’outils des territoires basques », historiquement. Ils ont également constaté des lacunes dans cette collaboration. Dans la deuxième section, c’est la géopolitique territoriale qui est à l’ordre du jour, par l’analyse de l’organisation des territoires du Pays Basque. Cette section analyse la structure des territoires basques et également la situation du monde et de l’Europe. De plus, elle établit un diagnostic de la structure politico institutionnelle et de la gouvernance des territoires basques, analysant leurs synergies, leurs axes, leurs déséquilibres historiques et les degrés de compétence, de décision. La troisième partie traite de la question de la cohésion et de l’identité des territoires basques, de la gestion de la diversité, du récit des territoires (et des conséquences matérielles), de la situation des territoires basques et des défis à relever. Dans la quatrième et dernière section, on analyse la zone physique et le développement des territoires basques, c’est-à-dire les stratégies économiques territoriales et les défis économiques, la durabilité territoriale et l’analyse environnementale. Après tout, le Livre Vert a été façonné en fonction de la structure sociopolitique actuelle du Pays Basque ; il a été capable d’identifier les opportunités, les lacunes, les objectifs et les besoins essentiels pour une structuration cohérente des territoires. Une fois sur cette base et à partir de là, ils deviendront des propositions du Livre blanc.
LE
LIVRE BLANC
Ces derniers temps, nous avons souvent entendu parler de «processus
constitutionnels» dans les médias, ainsi que d’autres termes
similaires. D’habitude, nous restons satisfaits par la
compréhension superficielle, car ce sont des sujets d'experts. Eh
bien, Jaume López, un enseignant catalan - expert, entre autres,
dans les processus constitutionnels - essaie de former une
constitution qui nous parle des processus constitutionnels, car ce
sont des processus qui vont au-delà du concept lui-même. Les
processus constitutionnels sont un exercice collectif qui détermine
comment une société peut s'organiser en tant que cadre juridique,
institutionnel, économique et autre, et un tel exercice est
obligatoire pour l'autonomisation, la participation et la prise de
décision des citoyens-nnes.
Le premier pas vers l'autonomisation est la connaissance, en
commençant par appeler chaque chose par son nom : processus
constitutionnel pour processus constitutionnel, livre blanc pour
livre blanc!
Et qu’est-ce que le livre blanc du (des) Pays Basque (s)?
Nous pouvons l’entendre comme un document-guide en faveur de la
cohésion et du partenariat du Pays Basque, qui permettrait de poser
des bases pragmatiques pour y parvenir ; un livre qui suggère et
propose de nouvelles structures socio-politiques basées sur un
nouveau modèle de gouvernance territoriale au Pays Basque. Dit d'une
manière plus simple : que veut être le Pays Basque dans le futur ?
Comment va-t-il s’organiser pour cela, sur quels axes ? Le livre
blanc est un exercice collectif pour trouver des réponses à ce
genre de questions et d’autres, d’un point de vue populaire.
Au Pays Basque, c’est l'organisation Eusko Ikaskuntza qui promeut
le Livre Blanc, sous la direction de Beatriz Akizu, de Xabier Alkorta
en tant que directeur scientifique, le tout coordonné par Mario
Zubiaga. En 2018, c'est le centenaire d'Eusko Ikaskuntza et un
congrès sera organisé à cette occasion. Selon les mots de Zubiaga,
Eusko Ikaskuntza, lors de sa création dans une époque remplie de
changements troublants, avait aidé notre peuple à faire la
transition du XIXème au XXème siècle. Cette fois-ci, Eusko
Ikaskuntza a des intentions similaires. Lorsque ce pays essaie de
mettre fin à un cycle de conflit, pour l’aider à bondir vers le
prochain cycle.
Peut-être que ce serait très ambitieux de dire que les bases d'un
processus constitutionnel en cours sont en train d’être posées.
Mais la participation des citoyens-nnnes de tous les territoires du
Pays basque, d'un point de vue multidisciplinaire, de perspectives et
d'idéologies différentes pourrait être la clé de la création du
Livre Blanc, comme une sorte d’étincelle. Reste à voir où le
Livre Blanc finira, à voir aussi comment sa portée et son
implantation seront perçues au sein de la société. Cependant,
progressivement, le sol basque est entrain de faire pousser la
graine, pour devenir fructueuse!